Je ne vais pas te mentir mon ami lecteur : la Saint Valentin, c’est franchement pas ma came. Mais je te coupe, avant que tu te mettes à frétiller sur ta chaise, prêt à t’écrier « JE LE SAVAIS! BIEN SUR QUE LA HIPSTERO-BOBO HAIT CETTE FÊTE, ODE A LA MIÈVRERIE LA PLUS DÉGOULINANTE ET AU CAPITALISME ÉHONTÉ ! »
Ça fait belle lurette que j’ai dépassé le stade du nihilisme de mes 14 ans. C’est une trentenaire fière de porter en ce moment même un haut de pyjama « Pandicorn » qui te parle.
Personne n’est obligé de passer une saint Valentin mièvre après tout. Tout comme techniquement, on peut très bien la fêter sans que ça nous coûte quoique ce soit. Se mettre des obligations telles que « JE DOIS LUI OFFRIR DES FLEURS/UN BIJOUX/UN CADEAU QUI EST EN DEHORS DE MON BUDGET HYPER SERRE » ou « ON DOIT ABSOLUMENT FÊTER CA AU RESTAURANT » c’est jouer le jeu du capitalisme et du conditionnement social. On peut parfaitement décider d’en sortir sans pour autant rejeter totalement le concept de la Saint Valentin. En faisant des cadeaux ou un repas « fait maison ». Alors c’est sur on prend le risque que demain, à la machine à café du boulot, tout le monde te regarde avec un petit air compatissant « Oh ma/mon pauvre, ahlala il/elle aurait pu faire un effort », mais ça te donne l’occasion de sortir la carte du « Vous déconnez, c’était tellement personnel ! Meilleure Saint Valentin de ma vie ! ». Même si ça n’est pas vrai, mais ça leur apprendra à essayer de juger ta St Valentin…
Prix Goncourt de Poésie 1992 pour son recueil Errance de Polly Pocket, Eurydice partage son temps entre sa passion pour le café nicaraguayen infusé pendant 72h par des moines tibétains, et son oeuvre de charité pour l’éducation des enfants plutoniens.