Il y a un beau dicton dans notre charmante contrée qui dit « Jamais deux sans trois ». Tu vas pouvoir suivre, cher lecteur, mes pérégrinations à la recherche du thème de mon premier article. Oui, je te tutoie mon ami, car je suis comme ça, nature et sans tabou. En vrai, j’aime surtout les cheap tricks et briser le quatrième mur. Et les tergiversions sans fin. Et aussi le phrases courtes. Et je me trompe toujours dans l’accord des participes passés du verbe avoir, mais je m’égare.
Avant de commencer à t’expliquer que j’ai un excellent sens de l’orientation, je vais donc revenir à mon sujet d’origine :
C’était une blague. J’ai un sujet de premier article !
Un vrai.
Depuis un mois en fait. J’avais juste la flemme de l’écrire. (Je t’avais prévenu pour les phrases courtes)
Une chose que tu vas apprendre sur moi, c’est que je suis une feignasse, sangsue et responsable de tous les maux de la société : Je suis une milléniale Je suis chômeuse au RSA socle.
Oui ma bonne dame. Mon bon monsieur aussi d’ailleurs (tu vas probablement fuir en découvrant que je suis une affreuse féminazi qui veut la peau du patriarcat, mais tu es la bienvenue quand même). Je tergiverse encore, nomdidiou !
Donc oui, je vis aux crochets de l’Etat, dans l’opulence de mes 400€ par mois et ma carte Navigo gratuite.
Activité : Grâce au nom de ma carte de transport, tu peux t’amuser à calculer ce qu’il me reste sur mon RSA, une fois mon loyer passé. Indice : ce nombre n’est pas exactement positif.
Comme j’adore vivre la grande vie, je tâche de rester le plus longtemps possible bien en deça du seuil de pauvreté. Car j’adore les sensations fortes. Par exemple, faire des crises d’angoisses en pleine nuit, parce que ma vie est un échec et qu’on m’avait promis un avenir graNDIOSE BANDE DE SALES MENTEURS !!!!
Ahem.
Tout à l’heure je te disais « Champagne » mais dans la réalité ça serait plutôt « Champomy d’abord ». Quoique non, mes ancêtres normando-bretons feraient des saltos dans leurs tombes si j’osais tremper mes lèvres dans du Champomy…
« Eau du Robiiineeeeeet » à volonté ? Non plus, pense à la planète !
Bon, en vrai je te taquine, cher lecteur. Oui, je suis au chômage et au RSA, mais je tâche de me reconvertir. Ce qui étrangement prend du temps, et de l’argent. Et parce que l’administration est une franche rigolade qui n’essaie pas du tout de te rendre folle par n’importe quel moyen
je me retrouve à devoir être inscrite au chômage, si je veux pouvoir garder mes maigres 400€. Alors que j’ai repris des grosses études. Et donc parfois, mon doux ami Paul Amploy m’invite à lui rendre visite pour savoir comment je vais.
Paul, il est un peu facétieux.
Par exemple, les 2 premières années de notre amitié, il se déguisait toujours en inconnu lorsque je venais le voir.
Il ne se souvenait jamais d’aucun détail sur moi. Une fois, il m’a proposé de faire une formation qui était réservée aux moins de 30 ans, sans diplôme. Je lui ai rappelé que j’avais plus de 30 ans et un Bac +4… Il était un peu confus, mais pas trop non plus.
Heureusement, ces deux dernières années, notre relation s’est un peu améliorée. Il avait du se dire que la blague commençait à être un peu usée. On avait même réussi à avoir une relation cordiale lui et moi. Tellement, que je m’en voulais de ne pas lui dire que si je venais le voir, c’était juste pour ne pas avoir à vivre sous un pont.
Seulement voilà. Le mois dernier, il m’annonce qu’il a décidé de retourner à son grand amour, l’humour du pauvre. Celui qui te donne envie de retourner son bureau en hurlant, de lui imprimer tes cinq doigts bien profondément sur le visage, avant de t’immoler sur la place publique. Oui, comme une émission de Cyril Hanouna.
Paul me reçoit pour m’annoncer qu’il n’a aucune idée de qui je suis. Mais il va changer ma vie. Grâce au Mansplaining.
Mais ça, cher lecteur, je te le raconterai la prochaine fois.
Prix Goncourt de Poésie 1992 pour son recueil Errance de Polly Pocket, Eurydice partage son temps entre sa passion pour le café nicaraguayen infusé pendant 72h par des moines tibétains, et son oeuvre de charité pour l’éducation des enfants plutoniens.