Je ne vous apprends rien, c’est bientôt Halloween. L’occasion de récolter des bonbons (qu’on va oublier dans un panier jusqu’à l’année prochaine), de profiter d’un chocolat chaud sous le plaid, d’écouter la pluie, creuser des citrouilles et, bien sûr : de se caler devant un bon petit film à faire peur. Que votre choix se porte sur les fantômes, zombies, ou que vous découvrez le genre horrifique pour la première fois, votre serviteur vous a concocté une petite liste de films à voir, par genre, mood ou simplement envies. Planquez-vous bien sous vos plaids, on est partis.
Note : Ne seront pas abordés ici les films trop proches de polar/thriller, le rape and revenge, le torture-porn et autres métrages très underground et volontairement trash qui n’ont pas vraiment lieu d’être sur ce blog et tout ce qui est trop de niche pour intéresser qui que ce soit à part moi.
Les vieux de la vieille
Globalement, tout ce qui s’est fait avant les années 70 pour les amateurs de “vieux cinéma” et autres explorateurs de premiers genres horrifiques. La liste est diversifiée, vous y trouverez même des films muets ou en noir et blanc pour une petite ambiance garantie ! Plutôt froussards friendly ici, car il est évident que bien des artifices ont vieillis !
Le Cabinet du docteur Caligari – Robert Wiene (1920)
Film expressionniste allemand et muet. Tout un programme. Visuels tordus pleins de courbes et des lignes alambiquées, hypnotiseur assassin et critique sous-jacente du gouvernement de l’époque, c’est un monde particulièrement alambiqué qui s’ouvre à vous.
Frankenstein – James Whale (1931)
L’œuvre ne se présente même plus. Le film est tiré non pas du roman de Mary Shelley, mais de la pièce de Peggy Webling. Il a donné l’apparence que l’on connaît aujourd’hui à ce cher monstre et appartient à la série des Universal Monsters.
Dracula – Tod Browning (1931)
Bien connu pour son acteur principal, Bela Lugosi, il s’agit de la toute première adaptation filmique du célèbre vampire (après Nosferatu, adaptation non officielle en 1922). Lui aussi adapté d’une pièce de théâtre plutôt que du roman original, il fait également partie de l’univers des Universal Monsters.
La Maison du Diable – Robert Wise (1963)
Adaptation du roman La Maison Hantée de Shirley Jackson (aujourd’hui remis au goût du jour par la série The Haunting of Hill house), c’est un classique du cinéma d’épouvante et a pour particularité d’utiliser très peu d’artifices et effets spéciaux. Je ne peux qu’encourager à découvrir également le livre et sa maison possessive et vivante.
La Nuit des morts-vivants – George A. Romero (1968)
Que dire si ce n’est que l’on a à faire au plus classique des films de zombies, si ce n’est celui qui a lancé un mouvement à lui seul. Attention tout de même, on a vu plus propre même si le noir et blanc et l’ancienneté du film jouent beaucoup.
Bonus : Les Yeux sans visage, le Carnaval des âmes, la créature du lac noir et le loup-garou dans la lignée des Universal Monsters, Psychose ou encore Les Oiseaux…
Les cultes
Ceux dont on a déjà au moins une fois entendu le nom. Pas de remakes ici, seulement de l’original et du marquant, tous genres confondus et plus généralement à partir des années 70 pour davantage parler au public actuel.
L’Exorciste – William Friedkin (1973)
Je suis à peu près certain que ceux qui savent ont déjà en tête la scène de la descente d’escaliers. Un classique du film de possession et une musique qui marque encore aujourd’hui, sans parler d’une réplique bien connue et maintes fois parodiée. (Petit indice, ça concerne une maman et un acte peu catholique…)
Massacre à la Tronçonneuse – Tobe Hooper (1974)
Souvent considéré comme le papa du Slasher, mais plus proche du Survival, son tournage houleux transpire – littéralement – à chaque scène. Saviez-vous qu’il ne contient qu’une seule réelle scène de meurtre à la tronçonneuse ? Maintenant oui. Malgré les nombreuses censures dont il a été l’objet, le film a aujourd’hui plutôt vieilli, quoique les estomacs les plus fragiles auront de quoi frissonner lors de la scène du dîner !
Halloween: La Nuit des masques – John Carpenter (1978)
Quoi de mieux pour Halloween que de regarder… Halloween finalement. Certes, on est loin de la sympathique petite fête de quartier avec Michael Myers, qu’on ne présente plus et un thème musical qui a traversé les décennies avec lui. Un autre papa du Slasher qui n’aura pas volé son titre.
Alien – Ridley Scott (1979)
On change totalement de registre avec une approche plus SF, mais un antagoniste non moins iconique (quoiqu’un peu plus… Baveux). On se souviendra aussi du personnage d’Ellen Ripley qui fait encore aujourd’hui figure de femme badass dans le genre horrifique. La créature – le Xénomorphe – est à ce jour encore considérée comme un petit bijou de design et n’a été imaginée par nulle autre que Hans Ruedi Giger.
Shining – Stanley Kubrick (1980)
Adapté du roman de Stephen King, bien qu’il s’en éloigne grandement, le film a offert toute une identité visuelle à ce récit avec son hôtel au tapis hypnotisant et la performance terrifiante de Jack Nicholson. De quoi avoir envie de rester chez soi et ne surtout pas réserver de chambre.
Evil Dead – Sam Raimi (1981)
On l’associe souvent à de la comédie en raison de ses suites volontairement grotesques, mais Evil Dead était bien un film d’horreur à l’origine ! Pas de bras tronçonneuse dans le premier volet, seulement de la possession, des arbres maléfiques et de la flippe, dans les bois. Parce qu’aller en vacances s’isoler dans une cabane et ouvrir le livre chelou en peau humaine que tu trouves dans la cave tout aussi chelou, ce n’est jamais nécessairement une très bonne idée.
Bonus : Candyman, Hellraiser, Les Griffes de la Nuit, Vendredi 13, Suspiria…
Family friendly & comédies
On descend d’un cran dans la flippe pour quelque chose de plus tranquille et qui fera plaisir à toute la famille. Que vous vouliez profiter d’Halloween avec votre progéniture ou si vous êtes vous-mêmes plus adeptes des films qui vous feront plus rire que peur histoire de pouvoir dormir la nuit, vous trouverez sûrement quelque chose à vous mettre sous la dent ici.
La Famille Addams – Barry Sonnenfeld (1991)
J’inclus ici le premier film et sa suite, car je suis incapable de départager les deux. L’humour y est évidemment très noir et les plus jeunes têtes pourraient ne pas tout comprendre – je pense aux allusions entre Gomez et Morticia – mais c’est un indémodable pour une bonne soirée bonbon.
Hocus Pocus – Kenny Ortega (1993)
Un monument du genre Camp de par le talent de ses trois actrices principales, c’est un classique d’Halloween pour le plus jeune public comme pour les plus grands ! Un show haut en couleur avec chansons et mise en scène kitsch, dans le bon sens. Ajoutez à ça un chat noir, qui parle. C’est un argument en soi.
Shaun of the Dead – Edgar Wright (2004)
Comédie horrifique peut-être moins orientée pour un très jeune public, mais qui ne manquera pas de vous faire passer un moment feel-good. Premier film de la trilogie des Cornetto, il est jonché de l’humour absurde typique de son réalisateur et vous donnera à coup sûr envie de regarder les autres, garantis sans zombies cette fois.
Coraline – Henry Selick (2009)
Petite merveille d’animation en stop motion réalisée par le papa de L’Etrange Noël de Monsieur Jack (qui n’est pas Tim Burton, et non.) Adapté du roman de Neil Gaiman, c’est une merveille qui s’adresse à tous les âges et qui ne manquera pas d’apporter une ambiance délicieusement inquiétante à votre soirée, en plus de vous laisser vous émerveiller sur sa technique.
L’Étrange Pouvoir de Norman – Sam Fell & Chris Butler (2012)
Second métrage des Studio Laïka présent après Coraline. C’est un récit touchant qui sous couvert d’archétypes horrifiques parle de différence et de vivre-ensemble. Le tout toujours présenté sous la forme d’une magnifique stop-motion avec des personnages attachants et un scénario poignant. Totalement accessible aux enfants, peut-être même plus que Coraline de par son message.
Trilogie Fear Street – Leigh Janiak (2021)
Le public visé est ici plus adolescent/jeune adulte, mais conviendra tout aussi bien pour n’importe qui de plus âgé. Les références horrifiques sont nombreuses dans cette adaptation des récits du créateur de Chairs de Poule. Les trois films sont disponibles sur Netflix et leur scénario est franchement intéressant ! Attention toutefois pour les plus sensibles, une scène plus trash que les autres a lieu vers le climax du premier volet.
Bonus : L’Etrange Noël de Monsieur Jack, Beetlejuice, Casper, Bienvenue à Zombieland, Ghostbusters…
Monstres & Zombies
Ici campent toutes les vilaines bestioles, plus ou moins animales ou partiellement décomposées. Monstres de tous poils et toutes écailles, zombies neurasthéniques ou carrément surexcités, vous en aurez pour votre lot de frousse et de sueurs froides.
28 Jours plus tard – Danny Boyle (2002)
Entre drame et survival, c’est un classique du cinéma de zombies, ou infecté si vous préférez. Les sales bêtes y cavalent drôlement vite pour plus de tension et de frissons. On se souvient encore de son thème principal et de ses plans d’un Londres vidé de ses habitants. Allégorie humaine et politique, le film se démarque et mérite un bon visionnage, ou revisionnage.
The Host – Bong Joon-ho (2006)
Réalisé par le papa du futur Parasite, le métrage mêle ingénieusement les enjeux sociaux chers à son auteur et une créature vorace. On y suit une famille on ne peut plus attachante sur les traces d’un monstre marin radioactif – rien que ça – et luttant contre le gouvernement du même coup. Des loosers magnifiques et un message touchant rendront le film encore plus digne d’intérêt.
The Mist – Frank Darabont (2007)
Adaptation de la nouvelle Brume de Stephen King – dont le nom a déjà été évoqué dans cette liste – The Mist nous compte l’histoire quasi religieuse d’un groupe de survivants enfermés dans un supermarché tandis qu’une brume menaçante s’élève à l’extérieur. Bien entendu, ce vilain brouillard est habité. Malgré son budget limité, le film a de belles et monstrueuses fulgurances et un final à glacer le sang.
Dernier train pour Busan – Yeon Sang-ho (2016)
Pire que les infectés de 28 Jours plus tard ? Les infectés Sud-Coréens. Dans un train. Difficile de décrire davantage le métrage sans le spoiler outrageusement, mais ça fleure bon les bestioles désarticulées, les sprints cauchemardesques, les courses-poursuites et le stress à chaque coin de wagon. Bon visionnage.
Teddy – Ludovic & Zoran Boukherma (2020)
Cocorico ici ! Un film de loup-garou qui ne dit pas vraiment son nom, se déroulant dans un petit village du sud de la France. Métamorphose d’un jeune homme en bête comme la métaphore d’une impitoyable puberté, il mérite d’être visionné pour voir ce que la France a dans le ventre en termes de fantastique.
Surnaturel, possession & spectres
L’avantage avec les monstres, c’est qu’il sont palpables et qu’il est donc plus “facile” de s’en débarrasser. Nos amis les spectres, en plus d’être particulièrement rancunier, sont farceurs et collants. Difficile de s’en défaire, pour le plus grand plaisir des spectateurs de tous horizons.
Ju-On – Takashi Shimizu (2000)
Les Japonais ont leur propre vision des fantômes. Longs cheveux noirs, robe blanche et, dans le cas de ce métrage, bruit de gorge ayant marqué toute une génération. Même votre couette ne vous protégera pas de ces fantômes vengeurs. Un classique du genre à voir ou à revoir, dans la lignée de Ring et de la pure tradition des Yūrei Eiga.
The Jane Doe Identity – André Øvredal (2016)
Fantômes, possession et surnaturel, le trio est gagnant dans ce film ! Calme, mais distillant l’angoisse tout de long de par ses plans travaillés et le regard vide de sa Jane Doe éponyme, le scénario se déroule lors d’une mystérieuse autopsie se révélant de plus en plus mystérieuse… Jusqu’à un final grinçant.
Hérédité – Ari Aster (2018)
Flippe monumentale assurée, y compris pour moi qui suis pourtant un habitué du genre. Ambiance oppressante. On en vient parfois à rire tellement la tension ne se relâche jamais. Un drame familial sur fond de paranormal dont personne ne ressortira indemne et surtout pas le spectateur. Chapeau bas à monsieur Ari Aster.
Black Phone – Scott Derrickson (2021)
Car les fantômes ne sont pas toujours les méchants du film, ils viennent cette fois au secours du jeune héros dans une situation pour le moins terrifiante. Adapté de la nouvelle de Joe Hill (fils de Stephen King, rien que ça) c’est un bon petit film entre l’horreur et le thriller ayant la particularité de mettre spécifiquement en avant des enfants.
The Medium – Banjong Pisanthanakun (2021)
Découverte plaisante de la plateforme ShadowZ qui propose des films de pays trop sous-représentés dans le domaine horrifique. Le récit s’y déroule caméra au poing et s’avère extrêmement calme pendant sa grande majorité, jusqu’au tournant final et son hystérie aussi soudaine qu’exceptionnelle.
Bonus : Les Autres, Veronica, Le Dernier Exorcisme, Ring, His House, The Canal…
Body-horror
On arrive là où ça tâche et où ça dégouline. Si vous venez de prendre votre repas, veuillez quitter la pièce. Sans pour autant être toujours un festival de gore bête et décomplexé, ce sous-genre se concentre sur la déformation et/ou destruction du corps. Souvent pour appuyer un message sous-jacent. C’est devenu un incontournable du cinéma horrifique qui a ses quelques grands noms et qui mérite d’être brièvement abordé bien que cela ne soit pas mon genre de prédilection.
Eraserhead – David Lynch (1977)
Difficile de décrire cet ovni que l’on doit à un habitué du cinéma expérimental. Rien de nécessairement gore ou trash ici, mais un récit entre onirisme et glauque qui ne laissera pas indifférent, en bien ou en mal.
La Mouche – David Cronenberg (1986)
Difficile de parler de body-horror sans citer le nom de Cronenberg tant il en a fait sa marque de fabrique. On assiste ici à la transformation du corps dans tout ce que cela implique de peu ragoûtant, sur fond d’une soif scientifique dangereuse. Si une bonne partie de la filmographie du bonhomme pouvait se retrouver ici, La Mouche est un exemple criant.
Thanatomorphose – Eric Falardeau (2012)
Que dire si ce n’est bon courage ? Je pose ici un avertissement de taille : c’est glacial, déprimant, et vraiment éprouvant. On assiste à la lente décomposition d’une jeune femme, en miroir avec son état mental. Quand je dis décomposition, c’est littéral, et avec tout ce que ça induit. On est cependant loin du film gratuit et immonde et c’est au final le profond désespoir et la froideur du récit qui m’auront marqué plus que ses diverses dégueulasseries visuelles. À ne surtout pas mettre entre toutes les mains, mais une expérience intense et intéressante qui a beaucoup à dire. À noter que tous les effets sont réalisés à l’aide de maquillage uniquement. Ça calme à peu près autant d’un coup de pied retourné en plein visage. Public très averti uniquement.
Un peu de poésie
On retourne à quelque chose d’un peu plus doux après la dernière catégorie voulez-vous. Car l’horreur n’est pas dénuée d’atmosphère, de poésie et sait parfois tirer quelques larmes pourvu que l’on veuille écouter. Car les plus belles histoires naissent parfois sur les terres les plus arides.
Deux Soeurs – Kim Jee-woon (2003)
Retour en Corée du Sud pour ce drame mêlant fantômes vengeurs et psychologie familiale. Les décors y sont somptueux et l’ambiance étrangement apaisante malgré la gravité du propos. Le récit est librement inspiré d’un conte populaire coréen, modifié pour l’ancrer dans plus de modernité et dans les canons de l’horreur qui ne manqueront toutefois pas de tirer quelques frissons.
Le Labyrinthe de Pan – Guillermo del Toro (2006)
L’horreur y est avant tout humaine, portrait d’une Espagne sous le régime fasciste. En parallèle, l’imaginaire d’une enfant voulant fuir son sinistre quotidien nous emporte dans des visuels à couper le souffle grâce au monstrueux talent de Del Toro et de ses créatures.
L’Orphelinat – Juan Antonio Bayona (2007)
On reste encore un peu Espagne pour ce film de maison hantée et d’enfants disparus aux décors magnifiques. Le récit de cette mère à la recherche de son fils est touchant et flirt sans cesse avec le surnaturel, jusqu’au final qui ébranlera sans doute même les plus insensibles.
Morse – Tomas Alfredson (2008)
Petit tour du côté de la Suède avec cette adaptation du roman Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist. Le récit y est condensé, plus court et fait davantage part aux sentiments et l’attachement de ces deux enfants, l’un rejeté et l’autre étrange. Le roman est quant à lui plus violent et plus glauque, selon moi. Ma préférence va pour le film qui revisite à la perfection le mythe vampirique à travers son jeune personnage sans genre et ambigu.
Mama – Andrés Muschietti (2013)
Sans renier ses fantômes et ses moments de terreur, Mama est empreint d’une véritable poésie dans ses visuels et son récit. Les deux très jeunes actrices offrent ici une prestation impeccable et portent le film sur leurs frêles épaules pour un résultat à voir absolument si vous recherchez ce genre d’ambiance !
Bonus : Annihilation, The Lighthouse, Goodnight Mommy, Hatching…
Feminine Rage
Ce n’est pas un sous-genre à proprement parler, mais j’aimerais l’aborder ici et peut-être consacrer un plus grand article plus tard. On retrouve cette appellation dans tous les médias, mais elle s’accorde particulièrement bien au genre horrifique. La rage féminine est héritée de siècle d’oppression envers la gent féminine, jusqu’au point de non-retour, jusqu’à l’explosion finale. Quelques exemples de films seront peut-être plus parlant que mon blabla.
Carrie au bal du diable – Brian De Palma (1976)
Adaptation du premier roman officiel de Stephen King et un bon point de départ pour cette rage féminine déjà à l’époque. Malmenée et harcelée, Carrie nous gratifie d’un final sanglant et cathartique en tout point. Quand l’inacceptable devient intolérable, il n’y a plus qu’à agir au dos du mur.
Mister Babadook – Jennifer Kent (2014)
On parle d’ici d’une rage peu abordée parce qu’encore taboue. La rage maternelle. Lorsque la mère se fait monstre et devient la véritable menace. Babadook est un film d’horreur sous des airs de conte enfantin où le monstre est métaphorique et où chaque plan est une incroyable composition. Petite note personnelle : c’est mon film préféré, tous genres confondus.
The Witch – Robert Eggers (2015)
Les années sombres des procès pour sorcellerie ont créé un traumatisme générationnel encore présent à ce jour. On suit ici la naissance d’un mythe de sorcière à la fois bourreau et victime. Rien de plus dangereux qu’une figure féminine bafouée qui n’a au final plus rien à perdre.
Grave – Julia Ducournau (2016)
Retour au réalisme typiquement français (bien que le film soit franco-belge), Grave tâche et dépeint un portrait au vitriol de la condition et les rapports féminins en environnement stressant. Ici le corps se transforme, les instincts se déforment et se font plus carnivores. Offert par une réalisatrice qui met la féminité au cœur de ses œuvres, Grave saigne quand il faut, où il faut.
X & Pearl – Ti West (2022)
Remonter aux origines du slasher, le réécrire à la sauce féminine. Les deux films sont inséparables selon moi et le dernier de la trilogie, Maxine, devrait sortir sous peu pour conclure le tout. On y trouve de belles explosions de rages venant de personnages féminins prêts à tout pour survivre ou obtenir ce qu’elles veulent, le tout sous le jeu multiple et toujours qualitatif de Mia Goth qui crève l’écran dans ces deux titres.
Bonus : Huesera, A Girl walk Alone at Night, It Follows, Midsommar…
Found footage & horreur analogue
Popularisé plutôt récemment dans le cinéma par rapport aux sous-genres précédents, il permet plus d’immersion et un renouvellement constant de l’attention du public. Souvent plus proche du réel, quoique ne se privant pas non plus des interventions fantastiques, c’est le genre parfait pour frémir si vous savez être attentifs aux arrière-plans et aux petits détails.
Le projet Blair Witch – Daniel Myrick & Eduardo Sánchez (1999)
Véritable fer de lance du genre, le film se démarque par sa pub peu orthodoxe pour l’époque qui aura terrifié bien du monde avant même d’avoir vu une image du métrage. Entre fiction, légende urbaine et événements historiques réels, le film est calme et sait faire monter une tension grandissante, jusqu’à ses dernières minutes. Les suites sont à oublier d’emblée.
Noroï : The Curse – Kōji Shiraishi (2005)
Présenté comme une véritable compilation d’archives journalistiques, le film a longtemps été totalement absent des sites de recensement cinématographiques, lui conférant une aura de récit réel. Souvent considéré comme un des films japonais les plus terrifiants, il plonge dans un folklore local fait sur mesure pour vous plonger dans l’angoisse.
Paranormal Activity – Oren Peli (2009)
Un autre phénomène qui a su remettre le genre au goût du jour, nous sommes cette fois sur une compilation de caméras fixes de surveillance, présentée comme un récit réaliste et en vérité tourné en sept jours. Je ne sais pas qui est le couillon qui s’est dit que se filmer en train de dormir serait une bonne idée : ce n’en était pas une. Bref, il est aujourd’hui considéré comme un classique et présente une nouvelle approche du genre.
Horror in the High Desert – Dutch Marich (2021)
Sous la forme d’un documentaire se voulant réaliste, on nous conte ici les circonstances de la disparition mystérieuse d’un jeune explorateur. À nouveau découvert sur ShadowZ, ce fut une bonne surprise. La construction du récit se tient, les intervenants sont impeccables et les quelques dernières minutes de flippe sont diablement efficaces ! À l’heure où j’écris ces lignes, la suite de ce faux documentaire vient tout juste de sortir sur la même plateforme que son prédécesseur.
Incantation – Kevin Ko (2022)
Cette fois, c’est le caméscope de la protagoniste que nous découvrons tandis qu’elle semble poster ses découvertes sur les réseaux, nous prenant par plusieurs fois à témoins lors du récit. On s’y sent impliqué, ce qui rend le final plus glaçant encore, en plus de très chouettes trouvailles visuelles et angoissantes tout au long du film. Le folklore bouddhiste y devient source d’horreur et nous plonge dans les tréfonds de cultes depuis longtemps oubliés. À découvrir de toute urgence pour élargir ses horizons !
Pour aller plus loin
Si vous avez déjà tout vu, tout entendu et que plus rien ne peut vous surprendre, je vous invite à jeter un œil à ces œuvres diverses et expérimentales qui pourraient vous ouvrir de nouvelles portes horrifiques.
My House Walk-Through – Nana825763 (2016)
“Ce n’est pas une vidéo d’horreur. Cette vidéo a simplement été tournée dans ma maison.” Curieux concept pour ce court entièrement basé sur l’ambiance. Petit projet sans prétention, mais très marquant visuellement. Il est disponible sur YouTube. Pas de jumpscares, seulement une expérience.
The Mandela Catalogue – Alex Kister (2021 – ???)
Websérie en cours depuis 2021, issue de l’imagination d’un jeune homme à peine âgé de 18 ans. Chaque épisode offre son lot d’indices, mais aussi de mystères. Il serait difficile d’en faire un résumé correct, mais le récit joue sur la paranoïa, la peur de l’inconnu et s’approprie des éléments bibliques pour mieux étendre son lore. Une petite révolution du genre sous forme d’enregistrements analogiques.
Skinamarink – Kyle Edward (2022)
Il s’agit plus d’une expérimentation que d’un film. Tout est filmé à hauteur d’enfant, dans la maison natale du réalisateur. Skinamarink est un long cauchemar de bambin qui terrifie avec presque rien. Il pourra ennuyer ou fasciner, mais je recommande de lui laisser sa chance au moins une fois.
Pour les jamais contents
Si vous n’aimez pas les films, lisez du Clive Barker et La Maison des Feuilles, ou jouer aux trois premiers Silent Hill tiens, allez je tolère le quatrième aussi. Ou regardez Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, sensations garanties en termes d’horreur.
Et bonne nuit~
Animal aigri, shooté au chocolat et perpétuellement fatigué. Pelage doux et flamboyant, pédigrée intégré, occasion à saisir. Peut-être apprivoisé à force de patience, de films d’horreur et de pâtisseries.
Un super article qui me permet d’enrichir ma liste de films à voir tout en me plongeant dans la nostalgie des films déjà vus. Merci pour cet article !